Samedi 10 Août 2020, dans la fourmilière de Mexico City. Après une matinée à se farcir le Centre Historique et les quartiers touristiques de la ville, on s’accorde une bonne bouffée d’oxygène pour assister à la rencontre entre Cruz Azul et Juaréz FC pour la 4è journée du Championnat d’ouverture de la Primera División. Et hombre, quelle galère pour s’échapper du coeur de la ville pour rallier le mythique Estadio Azteca. Le coup d’envoi est à 17h. Il est 16h38, on n’a ni Uber ni billets réservés. Avec 35 minutes de route pour arriver à destination, ça ne sent pas bon. Heureusement, une fois dans la voiture avec le fort sympathique Antonio Artemio, on sort vite des bouchons et n’arrivons qu’avec 10 minutes de retard sur le coup d’envoi. La couille (cojones comme le disent les locaux) c’est qu’en se dirigeant vers les guichets, on se rend compte que des centaines de supporters sont dans le même cas que nous. C’est la ruée pour obtenir un billet, que l’on achète finalement après une demi-heure de queue et pour un prix ridicule de 4,70 €. La claque est réelle quand on pénètre l’enceinte (le stade, pas la femme). D’une part la structure est gigantesque, écrasante. Et d’autre part, alors qu’on s’attendait à ce que le stade soit plein à craquer et vibrant des chants des aficionados au vu des nombreux retardataires, il est en fait aux trois-quarts vide. Une surprise de taille, surtout au vu de l’ambiance qui nous rappelle davantage un Châteauroux – Gueugnon que les chaudes atmosphères d’Amérique Latine auxquelles nous nous attendions.
Il faut dire que Cruz Azul est le troisième club le plus populaire du Mexique après le CD Guadalajara et le Club América, l’autre équipe de Mexico City. Établie depuis 1996 dans le stade éponyme, l’Estadio Azul, la Croix Bleue a déménagé dans l’Estadio Azteca, partagé avec les rivaux du Club América à l’issue de la saison 2017-2018. Avec 87,523 places dans sa configuration actuelle, le stade est imposant, impressionnant. S’il sonne aujourd’hui un peu creux pour les matchs de championnat, en plus d’accueillir les rencontres de la sélection Nationale, il fut le théâtre de moments historiques comme le Mondial 1970, et notamment du bouillant match d’ouverture entre le Mexique et la redoutable URSS. Créé en1927 par les travailleurs du fabriquant de ciment, aucun lien avec Laurent, de la Société Cemento Cruz Azul, le club de Cruz Azul conserve un lieu fort avec ses racines même s’il a dû partir de sa ville d’origine, Hidalgo, pour se développer dans la capitale. Sponsor principal jusqu’en 1997, Cemento Cruz Azul reste aujourd’hui encore très présent comme l’attestent les différentes banderoles à son effigie dans le stade. Niveau palmarès, Cruz Azul c’est le haut niveau du Mexique, et la référence en matières de coups du Sombrero. Avec 8 titres de Champion, il n’est devancé dans l’histoire que par Toluca, Guadalajara et le Club América, la référence avec 13 titres. Il a aussi remporté la Champions League CONCACAF à 6 reprises et fut le premier club de la zone CONCACAF à échouer en finale de la Copa Libertadores, face à Boca Juniors en 2001.
Pour en revenir à la rencontre qui nous intéresse, sans vraiment trop nous avoir intéressée, entre Cruz Azul et Juaréz FC, la bonne nouvelle c’est que nous n’avons absolument rien manqué en ratant la première mi-temps. Si les locaux remportent la partie sur le score net de 2 à 0 avec deux buts inscrits sous nos yeux en deuxième période, le spectacle offert fut assez pauvre. La faute à des tribunes clairsemées, à une ambiance bien timide ou au fait d’être assis en haut de l’immense Stade Aztec, loin de la pelouse ? Pas si sûr. En y réfléchissant bien, si Pierre-André Gignac se balade autant dans ce championnat, c’est sûrement qu’il y a une raison. Comme le comportement des supporters qui ne font aucun effort pour être au stade pour le coup d’envoi, le niveau général de la Primera División reste une énigme.
Photos prises par Jérémie Roturier qui ne peut pas s’empêcher d’aller voir un match, même quand il est en vacances en couple au Mexique.