En vacances au Mexique on ne s’est pas contenté de siffler des Piña Colada le cul sur des plages de sable fin. Les magazines sur l’histoire de la sélection nationale achetés 30 centimes pièce nous ont mis l’eau à la bouche, et nous avons profité des nombreux endroits visités pour partir à la recherche des terrains de foot locaux comme Patrick. De beaux mots laids, des sombres héros, on revient de ce voyage le sac à dos plein de jolis clichés pas trop clichés. Entre deux shots de Mezcal, on vous invite à découvrir les pépites cachées au milieu de la jungle ou à l’ombre des cocotiers.
Mexico City, Roma
Dans le charmant quartier de Roma, havre de paix au sein de la mégapole démesurée, rendu célèbre par le superbe film éponyme d’Alfonso Cuarón diffusé sur Netflix, on tombe sur ces terrains de rue alors qu’on allait retrouver des amis pour déguster de fabuleux mets xicains sur le marché dominical. Une belle rencontre qui apporte un peu de piment alors qu’on traverse les étals d’épices et de succulents tacos faits maison.
Solférino
À la sortie de la jungle, sur la route de la côte, ce terrain fut le début d’une longue et heureuse série de pelouses désenchantées qui ont vu les gens chanter pour nous enchanter. Le ciel sombre qui annonce une tempête tropicale, l’espèce de baobab, les palmiers et la tribune en escalier derrière les buts procurent un air sauvage à cette belle arène.
Holbox
En plein milieu de la place d’attractions du village, ce terrain à la pelouse de ciment est totalement ignoré par les habitants à l’année comme par les touristes. Trop central pour être remarqué, trop basique pour être utilisé, ce playground n’attire pas les foules. Et pourtant les cocotiers aux noix engorgées comme celles d’Emile Louis après dix ans sans avoir touché à un enfant lui donnent une fière allure.
Holbox
L’oeuvre d’art du Yucatan. Plus beau qu’un tableau de Frida Kahlo. À l’écart des magasins et luxueux hôtels du centre de l’île d’Holbox, ce théâtre des rêves est installé à deux pas de l’aérodrome surtout pas international de ce petit coin de paradis. Avec sa pelouse de sable, bordé de cocotiers, le Campo Deportivo Aurelio Pato Cruz a une sacré gueule.
Kantunilkin
Situé dans une bourgade au nom imprononçable ce stade a été fait avec quatre morceaux de bois et quelques clous. Pas de lignes, une pelouse aussi plate que le ventre de Maïté, et un pneu attaché au poteau qu’on se demande ce qu’il fout là. Un peu comme nous d’ailleurs.
Mérida
La ville de Mérida, splendide, recèle d’endroits aussi inattendus qu’alléchants. Que ce soit dans les bars avec un jardin extérieur secret, ou sur les terrains de foot dissimulés derrière quatre murs bien hauts réservés aux connaisseurs locaux, l’ambiance y est toujours surchauffée. Passionnée.
Mérida
Le Campo Deportivo Salvador Alvarado est un terrain de jeux bien connue de la population de la plus grande ville du Yucatan. Tandis que les coureurs se butent autour de la piste, les plus jeunes frappent au but sur le terrain annexe. Moins entretenue que les plantes qui l’entourent, taillées par les nombreux jardiniers employés par la municipalité, sa pelouse accueille tout de même les grands et les petits.
Chichen Itza
À l’entrée de la célèbre pyramide Maya, une des sept merveilles du monde et principal site touristique mexicain, ce terrain au sol ocre ne jouit pas de la même popularité. Si le vendeur de sombreros garde toujours un oeil sur les coûts, les joueurs qui flambent le week-end veillent plutôt à éviter les coups.
Francisco Uh May
Sur la route qui mène à la ville Instagram de Tulum, on déniche ce stade à l’arrière d’une école. Il ne paie pas de mine et ça ne coûte rien d’y envoyer des mines. Si ce n’est une chasse au ballon perdu dans la forêt, au milieu d’iguanes et tarentules, que les filets qui n’existent bien n’ont rien fait pour arrêter.
Punta Allen
Un rectangle de sable dans un petit village de pêcheurs aux airs de bout du monde. Le campo deportivo Bill Huffman est le genre d’arène qui rendrait imberbes les frères Cantona à leur grande époque des publicités pour les stylos Bic et de leur passion intéressée pour le beach soccer.
Macario Gomez
Taillé en plein milieu de la jungle, ce stade est l’illustration parfaite du football campagne. Ce sport qui trouve sa place dans les coins les plus reculés, les plus oubliés, semblerait ici pratiqué avec passion par les Indios de Macario Gomez, équipe locale au nom à faire trembler tout adversaire. On imagine les visiteurs mal préparés à évoluer sur une pelouse en si piteux état, subir les foudres des spectateurs locaux en vidant des bouteilles de bière sur les bancs bricolés au bord du terrain.
Cancun
Point d’orgue du voyage, bien loin des Dimitri paillettes du centre de la ville connue pour sa débauche et ses eaux turquoise, ce stade est situé à l’entrée de l’aéroport. Bien gardé par des grillages et barbelés, il est difficile d’y pénétrer et de caresser son gazon. Mais comme avec un amour de vacances, rien n’est impossible.
Le Mexique c’est fantastique. Pays où le baseball et le football se partagent le titre de sport numéro 1, et où la passion est palpable partout. Les nombreux terrains caché nous ont coupé le souffle comme un ballon reçu en plein ventre. Nous tenions à vous le faire partager.
Photos prises par Jérémie Roturier qui s’est mangé un méchant hors-forfait à force d’essayer de repérer des terrains de foot sur Google Maps.