Quentin, 30 ans, joueur et passionné de football depuis tout petit. Fin de l’année dernière (Décembre 2018), j’ai quitté mon boulot, mon logement et je me suis séparé de la majorité de mes affaires pour partir en voyage de deux ans à vélo avec ma copine.
Raconte-nous ton voyage. Quel en est le but ?
Le but de ce voyage est avant tout de respirer après mes premières années de boulot qui ont été assez intenses pour moi. J’étais assez libre de pouvoir bouger donc j’ai décidé de souffler ma trentième bougie et de partir aussitôt à l’aventure. Nous nous sommes fixés comme objectif avec ma copine de rejoindre l’Asie à vélo en deux ans, en alternant bénévolat et itinérance. Sans prendre l’avion. Pendant ce voyage, nous souhaitions adopter un mode de vie plus simple, plus lent et plus sobre que celui que nous avions avant de partir, mais aussi aller à la rencontre des autres cultures pour s’inspirer et revenir la tête bien reposée et pleine d’idées !
Quelle relation avec le football as-tu remarqué dans les pays traversés ? Qu’est-ce-qui t’a le plus frappé ?
Pour l’instant, je n’ai traversé que la France, l’Italie et l’Albanie, trois pays de football. le football international est présent de partout, à l’intérieur des maisons mais surtout dans les bars. J’ai été marqué par les stades rencontrés dans le sud de l’Italie. Si en France on voit beaucoup de stades ouverts au public, dans le sud de l’Italie la plupart des stades que j’ai croisés sont fermés et parfois même barbelés, même dans les campagnes les plus reculées. Triste !
Tu vois beaucoup de stades délabrés ?
J’en ai croisé quelques uns mais beaucoup plus en Albanie. L’entretien des infrastructures en Albanie n’est pas au top et il n’est pas rare que l’herbe des stades soit tondue par les troupeaux de brebis.
Qu’est-ce-qui t’attires sur ces stades ?
C’est surtout l’environnement extérieur de ces stades qui m’attire ; un stade encerclé de montagnes ou bien un stade en plein milieu d’un village par exemple. Mais aussi son histoire, ses traces sur les terrains, son usure, l’état de ses tribunes, de ses vestiaires, du banc des remplaçants. Et si on peut voir des locaux jouer dessus, c’est encore mieux.
Parmi toutes les photos que tu as prises, quelle est ta préférée ?
Celle avec le Mont Etna en arrière plan est quand même incroyable, même si l’échelle est moins évidente en photo qu’en réalité. Jouer avec un volcan actif enneigé en fond, c’est quand même exceptionnel.
Comment t’y prends-tu pour trouver ces stades ? Tu passes devant par hasard ou tu les recherches ?
A vélo, la marge de manoeuvre est bien différente qu’en voiture, c’est à dire qu’un détour se fait bien plus sentir. Rajouter 15km dans une journée pour photographier un stade est bien plus compliqué à vélo et encore plus à deux, et ce n’est pas l’unique but de notre voyage. Mon itinéraire n’est donc pas construit par rapport aux stades mais plutôt sur le choix de belles routes. Donc on va dire que je photographie ces stades quand ils viennent à moi, et sur un long voyage ça me laisse le temps d’en voir pas mal et d’avoir de belles surprises.
Ta copine n’en a pas marre que tu t’arrêtes pour prendre des photos ?
Les pauses à vélo sont toujours bien appréciables. Donc quand je photographie un stade, elle profite de prendre un peu de temps de repos pour récupérer, donc je dirai que non.
Une anecdote marquante à nous raconter ?
En Italie (Verzino) j’ai pu réaliser mon rêve de toujours : camper sur un stade. Nous avons posé notre tente sur un stade en plein milieu du village, donc très visible et nous avons été rapidement invité à partager le repas chez une famille vivant à côté du stade, nous en gardons un très beau souvenir.
Tu as fais de belles rencontres ?
Je fais beaucoup de rencontres intéressantes. Ces premiers trois mois de voyage ont été très riches en rencontres, surtout avec les locaux.
Premièrement car nous voyageons sur une longue période et à petit budget ce qui veut dire que nous campons assez souvent évitons au maximum les hotels. Souvent nous demandons aux personnes où planter notre tente et les gens nous invitent chez eux; surtout depuis que nous sommes en Albanie où nous avons sorti que très rarement notre tente et où l’hospitalité est incroyable
Ensuite car voyager à vélo intrigue très souvent les locaux et ceux-ci sont curieux et viennent discuter avec nous, ce qui nous a permis de partager pas mal de petits moments avec eux pendant la journée
Enfin car nous avons le temps et nous n’hésitons pas à nous poser pendant quelques temps dans des endroits pour nous reposer et faire du bénévolat, en échange du logement et de la nourriture, mais toujours à un rythme très tranquille, genre 15 à 20h de bénévolat par semaine par exemple, ce qui nous laisse beaucoup de temps pour nous. Nous avons passé un peu de temps en Corse, en Sicile et dans le Nord de l’Albanie sur différentes missions. Dans le nord de l’Albanie par exemple, nous nous occupions de faire du tracking GPS pour les chemins de randonnées du parc de Valbona (rien à voir avec Mathieu), qui ne sont pas encore référencés. Tous ces moments nous permettent de vraiment partager le quotidien des locaux et de nous inspirer sur des modes de vie alternatifs au notre.
Et pour finir, tu connais notre amour pour les terrains de foot abandonnés. Quel est le stade le plus pourri dans lequel tu aies joué ?
Ce n’est pas pendant ce voyage car j’ai joué qu’une seul fois sur un synthé en Albanie. J’en ai pas encore parlé mais jouer me manque énormément et je rencontre difficilement des personnes avec qui jouer. J’espère qu’avec les beaux jours qui sont là j’aurai beaucoup plus d’opportunités. En revanche, depuis tout petit, j’ai vraiment joué sur beaucoup de terrains pourris. Les terrains dans les quartiers de Marseille m’ont particulièrement marqués car à l’époque il n’y avait pas encore les synthétiques et jouer à un niveau régional sur du stabilisé c’est quand même bien dégueulasse. Mais si je dois en choisir un je dirais celui de mon collège, qui se trouvait dans une colline, où le terrain n’était pas du tout plat et où il fallait zigzaguer entre les rochers pour aller droit au but.
Photographies prises par Quentin B, qui continue de pédaler jusqu’au bout du monde. On vous donne rendez-vous prochainement pour découvrir les photos des prochaines étapes de ce projet complètement foot (jeu de mots Stade 2).
Vous pouvez suivre son voyage en temps réel sur le compte En Selle.