Découpez-vous quelques tranches de chorizo, servez-vous un bon vin de verre rouge et suivez-nous dans ce voyage à Fuerteventura.
Salut Jérémie, écoute je suis allé fêter mon anniversaire là bas avec ma douce. Vivant désormais à Barcelone, beaucoup de mes amis catalans m’en ont parlé comme un paradis pour les plages, le surf et la photo. Mais question foot c’était pas vraiment la destination.Avant d’arriver sur l’île, tu savais que tu allais trouver ce genre de terrains ?
L’île est aride, désertique et venteuse. On est plutôt proche du Maroc niveau géographie et climat. Avec 50 habitants au km2 même les zones d’habitation te font plus penser à un bled perdu au milieu des cailloux entouré par des palmiers géants qu’aux grosses villes espagnoles.
Qu’est-ce-que représente le football pour la population locale ?
On va dire rien et tout. Fuerteventura est la plus grosse île des Canaries et la plus inhabitée. Quand tu es gamin là-bas ton sport favori c’est le surf ou le kitesurf. Mais même très éloigné, le ballon reste une religion dans toute l’Espagne. Chaque région d´Espagne a son club favori. Là-bas c’est UD Las Palmas le club de la capitale des Canaries et l’ancien club de Loïc Rémy. Et chaque île a son club, à Fuerteventura c’est Castillo dernier de 3ème division des Canaries. Autant te dire des nuls qui jouent après leur boulot. Mais même dans le trou du cul de l’Atlantique tu trouves un club avec de vraies infrastructures, des valeurs et des couleurs.
Niveau infrastructures, on trouve des stades cleans ou tout est complètement pourri ?
Je vais pas te mentir c’est aussi dégueu que pendant un cours d´EPS. Douche froide et terrain synthétique car pas de jardinier. Ensuite dans les terrains de chaque bled c’est à l’arrache. Le fermier aplati la terre. Ils ont foutu 3 tuyaux pour faire les cages et des cailloux pour les lignes du terrain.
Ce stade dans cet environnement désertique a l’air incroyable ! Comment as-tu fait pour le trouver ? Qu’est-ce-que tu as ressenti sur place ?
Une belle pépite au milieu du désert. J’étais près d’un vieux moulin (celui de Tefia) pour une photo carte postale. Et là je l’ai vu au loin. Ça a été une rencontre très graphique. Les lignes de la cage découpant le paysage dans un cadre. Je me devais d’y aller pour la photo. Arrivé sur place, le sol était noir et mou. Je me suis dit merde, c’est quoi ce bordel. Des cailloux en guise de lignes et de point de penalty ! C’est ça jouer sur un volcan. En plus de jouer tout seul, les jeunes du village doivent se faire chier sans filet. T’as pas intérêt à frapper fort sinon tu vas t’emmerder à aller le chercher de longue. Bref un cadre lunaire et un terrain pas du tout pratique.
Enfin, la question que toute le monde se pose. On boit quoi comme alcool à Fuerteventura ?
Très bonne question d’après match, on boit du vin des îles ! Les sols noirs absorbent la chaleur des rayons du soleil, chaque mètre carré a été gagné à la force du poignet par les vignerons qui ont monté des murs de pierres sèches pour former de petites cuvettes afin de protéger chaque pied de vigne contre le vent. Se développant sur sols volcaniques et ensoleillées toute l’année, les vignes donnent un vin minéral et peu fruité, peu épicé. Mais sinon je te conseille la clara = Bière + Kas citron.
Photos © Théophile Dreyfus
Pour suivre le travail de Théophile Dreyfus, ça se passe sur son site. Ce qu’on admire chez lui, c’est que même en week-end avec sa copine il pense à nous ramener des photos.