De Tokyo à Aomori. De la capitale à l’extrémité Nord de Honshu, l’Île principale de l’archipel Japonais. De la ville gigantesque aux campagnes dépeuplées, nous avons cherché, comme toujours, les stades de foot délaissés. Si les paysages n’étaient pas aussi exotiques qu’au Mexique, la diversité des terrains rencontrés nous a frappé comme un tir de Steve Marlet. La pelouse contaminée de Fukushima, au milieu des radiations, les terrains sur les toits des immeubles de Tokyo ou le champ universitaire d’Aomori, chaque stade a sa propre histoire. Tel un tableau pas peint, comme Jean-Pierre.
Yokohama
Alors que nous désespérions de trouver des places à la sauvette pour la rencontre de J League tant attendue entre les Yokohama Marinos et Hokkaido Sapporo, nous débusquons cette pelouse au gré d’un bosquet. Des jeunes pousses japonaises y disputent un tournoi dans l’ombre des exploits des grands de Yokohama, qui remporteront le titre de Champion quelques semaines plus tard.
Takamaeda
À quelques centaines de mètres du restaurant typique dans lequel nous avons dégusté un ramen, ce terrain de terre attend tranquillement que des joueurs se ramènent. Paisible, niché dans la vallée, ce petit village a la particularité de rassembler une quantité impressionnante de profs de sport. Débarquant en survet’ par dizaines au restau, ils témoignent de la place centrale qu’occupe le sport dans les campagnes japonaises.
Takamaeda
À quelques encablures du terrain précédent, ce stade offre un joli panorama sur les montagnes voisines. Malheureusement, au milieu de la pelouse, le contre-coup du ramen se fait subitement sentir. Sans prévenir, en prenant en traître, il décide de redescendre et ce sont alors des gouttes de sueur qui coulent du front. Il faut serrer les fesses, l’attaque est violente, comme une accélération de Thibault Pinot dans le Tourmalet. Pas d’autre choix que d’écourter le shooting, monter dans la voiture et rouler à fond vers les prochaines toilettes. Désolé mais c’est pour cette raison que nous n’avons que ces deux photos à proposer.
Azumai
En contrebas de l’école municipale, ce stade est dégarni comme le crâne de William Prunier. Au bord de la rivière, il voit les jeunes footballeurs déborder sous les yeux de professeurs débordés. Une pause au coeur du Japon qui en impose.
Fukushima
Longuement raconté au sein de notre article, Contaminé par le football, ce terrain irradié est un témoin des cicatrices laissées par une catastrophe naturelle et nucléaire. À Fukushima plus que n’importe où ailleurs, les images parlent plus fort que les maux.
Aomori
Le bout du bout. Sur Honshu, on ne peut pas aller plus au Nord. Ce stade appartenant à l’Université du secteur ne fait pas dans le sectaire. Il accueille aussi bien les équipes de Baseball, de Rugby, que de Football. Un espace harmonieux que les différents sportifs se partagent sans faire de vagues. Au pays des Tsunamis, ce n’est pas dans la culture de se plaindre, ni de rejeter la faute sur son voisin. Même si en fin de compte, plus que les joueurs de baise-ball ce sont les footballeurs qui vont subir les faux rebonds causés par ces gros boeufs de rugbymen.
Tokyo
Protégé dans l’enceinte d’une école, ce stade est typique des terrains que l’on peut trouver dans Tokyo. La plupart appartiennent en effet aux groupes scolaires et il est compliqué d’y pénétrer avec un appareil photo, surtout si l’on souhaite éviter de passer pour un pédophile, ce qui est mal vu dans ce pays. C’est donc de l’extérieur que l’on photographiera les jolis enfants… heu… le joli terrain.
Tokyo
Lorsque le jour se couche au pays du soleil levant, une atmosphère bien particulière envahit la ville. Un voile se pose avec ses lumières et c’est sous un nouveau jour que Tokyo se dévoile. Plus qu’à n’importe quel autre moment de la journée, tout est plus paisible. Avant que les néons et la folie de la nuit n’arrivent, il n’y a rien de tel que de se perdre dans les rues pendant les deux heures de transition. On y découvre des terrains comme celui-ci au milieu des habitations, s’apprêtant à revêtir leur belle tenue de nuit.
Tokyo
Au-dessus de la frénésie des nuits Tokyoites où l’on perd la tête mais jamais la raison. Alors qu’on escalade jusqu’au toit d’un immeuble afin de repérer un spot pour shooter un clip au drone, on découvre ce terrain que la jeunesse japonaise peut louer pour des parties de foot à cinq. La vie est bien faite. Parfois.