Tout juste auréolé de sa deuxième qualification en Coupe du Monde de son histoire, le Sénégal aura l’occasion de rayonner à l’échelon mondial une nouvelle fois cet été en Russie, 16 ans après sa belle épopée de 2002. Mais comme souvent et de notre point de vue euro-centré, l’équipe nationale cache un football local à la fois foisonnant et précaire pour ses acteurs. Par exemple le championnat est professionnel depuis seulement 2009 et à en croire sa page Wikipédia, le salaire minimum des joueurs est de 114€.
Surtout la Ligue 1 Sénégalaise subit la concurrence d’une compétition ancrée dans la tradition de tout le pays : les nawetaan (qui signifie « championnat d’hivernage »). Ce championnat amateur d’envergure nationale se déroulant quasiment sur toute l’année est avant tout une bataille pour la suprématie locale. Que ce soit dans les quartiers de Dakar ou en région, ce qui importe c’est régner sur sa zone et ensuite voir plus loin. Et qui dit rivalité locale dit derby, comme si il en pleuvait. Ajoutez-y des supporters exaltés avec la volonté de faire rayonner leurs quartiers et vous trouverez le cocktail pour un des championnat de football surement le plus fou de la planète.
Bouba Gueye, 28 ans, est un habitué des nawetaan, il y joue depuis la catégorie cadet. Malgré un emploi de juriste qui l’occupe toute la semaine, ce passionné de football mais encore plus des nawetaan et de leur folklore, nous raconte son expérience de cette compétition pas comme les autres.
Cher Bouba, tu peux te présenter brièvement avant qu’on rentre dans le vif du sujet ?
Je m’appelle Boubacar Gueye, 28 ans, né à Dakar, je suis juriste dans un cabinet d’avocat de la place. Je pratique le foot depuis mon plus jeune âge dans les rues dakaroises. J’ai pratiquement évolué à tous les postes au fil des ans excepté gardien de but et avant-centre.
Tu peux m’expliquer ce que sont les Nawetaans ce championnat plus populaire que la Ligue 1 sénégalaise ?
De tradition, la Ligue 1 Sénégalaise n’attire pas trop les foules et je pense que ca a toujours été un souci pour l’évolution du football sénégalais qu’il n’existe pas un championnat local d’un bon niveau, qu’il n’y ait pas une niche de joueurs dans laquelle l’équipe nationale peut trouver des internationaux pour porter le maillot national. D’un autre coté il y a les naawetans, un championnat populaire qui est organisé en été pendant les vacances scolaires avec un niveau relativement plus bas que la Ligue 1 Sénégalaise, mais qui paradoxalement attire les foules et attise les passions.
Tu connais les nawetaans depuis quand ?
Depuis ma naissance, je suis plongé dans l’esprit des naweetans car ma grand-mere habitait un quartier où les naweetans avaient une certaine importance, le Point E. Déjà tout jeune j’étais pressé que les vacances arrivent, pour que je puisse profiter de l’ambiance qu’apportent les nawetaans dans le quartier, aux entrainements, aux regroupements et aux
matchs. C’était possible, car mes oncles étaient soit joueurs, soit dirigeants de l’équipe du Point E. Les nawetaans ont été créées à la base pour qu’elles soient une occupation pour les jeunes en période de vacances scolaires. Malheureusement, au fil du temps avec tous les retards dus à une mauvaise organisation on se retrouvait avec des finales en plein mois de décembre. Les joueurs représentaient des modèles pour nous à cette époque, on les accompagnait au stade, leur tenait leurs chaussures tout le long du trajet et ca nous faisait plaisir. Et on était tous impatient que notre tour arrive.
Les joueurs représentaient des modèles pour nous à cette époque, on les accompagnait au stade, leur tenait leurs chaussures tout le long du trajet et ca nous faisait plaisir. Et on était tous impatient que notre tour arrive.
A 13 ans, j’ai intégré l’équipe cadets du Point E et je jouais tous les matchs en poste de latéral droit. Il y a moins d’engouement pour les équipes de jeunes mais on se donnait à fond pour aller en finale car elle se jouait au grand stade devant tous les supporters juste avant la finale des séniors. Ca représentait une très grande motivation.
Les naawetans sont organisées en différentes zones selon la situation géographique de l’équipe. Par exemple, le Point E faisait partie de la zone 4A ou 4B, je ne me souviens plus exactement avec Mermoz, Rue 10 et toutes les différentes équipes du quartier de Grand Dakar, etc. Les matchs de cette zone se jouent au Stade Demba Diop. Il existe également les zones de Médina, du centre ville, de Gibraltar, etc. Cette zone est connue pour ces supporters passionnés. C’est la zone où même pour les matchs de poule le stade est plein, les supporters animent les tribunes au rythme du tam-tam.
Il y a aussi des zones en dehors de Dakar ?
Oui, les nawetaans sont présentes dans toutes les régions avec pratiquement le même engouement, la même passion et le même caractère populaire. Les nawetaans représentent pour chaque quartier un moyen d’imposer sa suprématie sur sa zone et ça en est devenu une histoire d’honneur. Avec toutes ces variantes, on en est arrivé à des pratiques que l’on retrouve souvent dans le monde du football professionnel, à savoir la vente des joueurs, les salaires des joueurs et d’autres moyens de pression propres au nawetaans pour disposer des services d’un joueur pendant une période déterminée. Un club peut aussi louer une chambre pour le joueur tout le long du championnat, lui payer ses transports journaliers, acheter des équipements, un ou des moutons, un scooter ou d’autres choses pour le persuader de revêtir ses couleurs.
Les joueurs de nawetaan ont une notoriété incroyable. Dans le quartier, ils sont adulés pendant la période des Nawetaans, aux entrainements, apres les matchs. Par exemple, dans mon équipe à Mbour cette année, ils ont décidé de jouer qu’avec des joueurs présents sur place. Pour rester compétitifs malgré cette option, ils ont sélectionné certains joueurs de Dakar, qu’ils ont logé à Mbour pour toute la période des Nawetaans.
Dans le processus de recrutement , les dirigeants d’une équipe peuvent avoir recours à toutes sortes de pratiques pour attirer des joueurs.
Pour convaincre les joueurs, ils peuvent par exemple commencer à leur donner des avances Un ou deux mois avant pour être sur que ces derniers joueront pour eux. J’ai déjà vu un joueur qui a reçu un mouton de Tabaski quelques temps avant les nawetaans comme cadeau par un président. Il n’y avait aucune contrainte mais c’était juste histoire de faire pression sur le joueur.
Les joueurs peuvent également, de façon malhonnête, acceptent des avances de différentes équipes pour ne pas joueur pour elles finalement. Une fois que le joueur est impliqué dans une équipe, il est pris en charge la plupart du temps par les club et ses dirigeants ( les équipements, les frais médicaux liés aux blessures contractés pendant la période de nawetaans).
Un club peut aussi louer une chambre pour le joueur tout le long du championnat, lui payer ses transports journaliers, acheter des équipements, un ou des moutons, un scooter ou d’autres choses pour le persuader de revêtir ses couleurs.
Comment se déroule la compétition ? Il y a d’abord des poules ou c’est directement en élimination directe ?
Dans les zones où j’ai joué, on commence la compétition dans des poules de quatre équipes et les deux premieres équipes sont qualifiées. Ensuite, il y a les matchs à élimination directe, à partir des quart de finale.
Oui, en fait la compétition est organisée comme suit : après les phases de poule, les matchs à élimination directe et la finale zonale, l’équipe vainqueur est qualifiée pour les départementales puis les régionales, pour finir avec les nationales.
Ca peut paraître paradoxal, mais les gens sont plus intéressés par les compétitions zonales. C’est là où on retrouve le plus de ferveur, notamment parce que ca se déroule pour la plupart du temps lors des vacances. Par exemple là on est encore aux matchs de poule (interview réalisée le 9 Novembre). La finale zonale se joue normalement en fin Décembre. (18 Dec. On est encore aux ¼ de finales.)
Donc la finale nationale c’est pas avant juin au moins ?!
Oui, mais en fait ce ne sont pas les mêmes joueurs qui jouent la suite de la compétition, les dirigeants trouvent d’autres joueurs pour assurer la relève au niveau départemental, régional et national.
C’est quoi ton meilleur résultat ?
Je suis arrivé en finale avec Point E mais malheureusement je n’ai pas pu terminer la compétition cette année là car je suis parti étudier au Canada. Avec Mbour à 60km au sud de Dakar, l’année dernière on est arrivé en demi-finale.
Qu’est-ce que tu gagnes en cas de victoire finale ?
Franchement, aucune idée. Je le fais surtout parce que j’adore le foot, l’ambiance dans les stades, le folklore et les gens qui n’arrêtent pas de t’en parler après. J’aime ça. Malheureusement, il existe aussi beaucoup de cotés négatifs. C’est assez dangereux et violent.
Dans les tribunes ou sur le terrain ?
Dans les tribunes généralement et parfois sur le terrain. Par exemple, une fois nous avions perdu en demi-finale et un de nos joueurs avait des reproches à faire à l’arbitre et a commencé à l’insulter. Les gendarmes ont dû intervenir et mon coéquipier a sauté sur un gendarme. Le match s’est terminé en bagarre générale dans tout le stade. Il y a déjà eu des morts.
Le match s’est terminé en bagarre générale dans tout le stade. Il y a déjà eu des morts.
De plus, il existe une autre dimension aux nawetaans, il s’agit de la dimension mystique. Comme pour la lutte, les nawetaans font recours à ces pratiques de façon récurrente. Chaque équipe a un ou plusieurs marabouts désignés et payés à l’avance pour leurs prestations. Ces derniers donnent des indications à suivre par l’équipe avant les matchs pour leur garantir un résultat positif. Ces pratiques étant très subjectives, il est difficile d’avoir une obligation de résultat pour le club. Cela est donc très souvent source de problème.
Tu me disais que c’était pour les écoliers au début mais du coup est-ce qu’il y a toujours une limite d’âge pour y jouer ?
Il existe en effet une limite d’âge, mais cela ne concerne que les petite catégories (moins de 18 ans pour les cadets). Les gérants des équipes de nawetaans ont trouvé des moyens de contourner cette restriction sur l’âge. Il y a beaucoup de fraudes sur l’âge pour faire jouer des joueurs plus vieux que la limite. Ca en dit long sur la volonté de gagner de chacun.
Pour les seniors, il n’y a aucune limite d’âge. Sinon, pour règlementer la circulation des joueurs entre clubs, chaque joueur est doté d’une licence et il est interdit d’avoir deux licences dans deux clubs différents, au risque de voir ces clubs disqualifiés de la compétition. A chaque fois qu’un joueur désire changer de club l’année qui arrive, il doit impérativement démissionner de son ancienne équipe. Il existe beaucoup de pratiques frauduleuses également pour éviter ces soucis. Si cela est remarqué le club adverse peut porter réclamation et faire disqualifier le club fautif.
Tu as joué combien de saison en nawetaans ?
En cadet j’ai fait trois ou quatre saisons. On m’a surclassé j’ai fait deux saisons au Point E. Une dans une équipe de Yoff, un quartier près de l’aéroport mais ce n’était pas très sérieux cette année là, on ne s’entrainait pas ni rien. Puis encore une où j’ai aidé l’équipe d’un ami mais ce n’était pas très sérieux.
Et du coup avec le fait que ce soit des petites équipes de quartier, vous avez le temps de bien vous entrainer ?
Par contre, sur ce volet les entrainements sont tres serieux et réguliers. On s’entraine tous les jours de 16h à 19h généralement. C’était une des raisons pour lesquelles j’avais décidé d’aller jouer à Mbour car à cause de la
longue distance et l’entraineur qui jugeait que j’avais des aptitudes physiques convenables, j’étais exempt des entrainements. Je ne me déplaçais que les jours de match et je revenais le jour même. C’est assez drôle et paradoxal, je ne m’entrainais pas et je ne connaissais pas spécialement mes coéquipiers au début, mais j’ai été nommé capitaine après deux matchs. Sinon en général, les entraînements sont bien organisés, avec des séances physiques fixés à un jour déterminé et aussi des mises en place d’avant-match et même des matchs amicaux.
Des matchs amicaux alors que vous jouez le weekend ?
On ne joue pas forcément tous les week-ends. Il y a une programme pour les matchs de championnat et on adapte les entrainements et matchs amicaux à ce programme là.
Comment les clubs financent cette sorte de recrutement de nouveaux joueurs ?
Ca dépend, il n’y a pas de financement officiel pour ce genre de transaction. Ca varie en fonction des clubs et de leur organisation. Pour certaines équipes c’est des cotisations récoltées dans les maisons avant le début des nawetaans ou dans d’autres cas, une seule personne bien intentionnée peut à lui tout seul offrir une somme d’argent conséquente qui puisse couvrir toutes ces dépenses. Il existe d’autres pratiques également, chacun y va de son originalité.
Dans la période où je jouais au Point E par exemple, on avait une grande équipe où c’était difficile de s’imposer vu la qualité des joueurs. En effet, le président du centre de formation Aldo Gentina (par lequel est passé Souleymane Camara par exemple) était devenu le président de l’ASC Point E, il avait donc mis à la disposition de l’équipe, les joueurs qui
s’entrainaient au centre de formation. C’était gagnant-gagnant, parce que le Point E avait une équipe plus compétitive et pouvait prétendre au titre, et le centre de formation gardait ses joueurs en forme grace aux entrainements et matchs et les exposait au grand public. D’ailleurs, il y a certains de ces joueurs qui n’avaient pas terminés les nawetaans car ils ont
été sollicités pour aller faire des tests en France et en Belgique si je me rappelle bien.
Justement il me semblait avoir lu que 19 des 22 joueurs qui ont battu la France lors de la Coupe du Monde 2002 sont passés par les nawetaans.
Je ne suis pas sur des chiffres, mais en effet une bonne partie des joueurs sénégalais devenus pros sont passés par les nawetaans. Il existe une équipe de nawetaans qui, grâce à ses bons résultats en nawetaan a intégré la Ligue 1 Sénégalaise. C’est l’équipe de Niary Tally.
Donc les nawetaans peuvent servir de tremplin pour les joueurs qui veulent passer pro…
Oui ça arrive très souvent. Après il y a des amateurs comme moi qui jouons juste parce qu’on aime ça.
Du coup ça rend comment en terme d’ambiance le jour du match ?
Ça dépend des zones. La zone du Point E par exemple est connue pour être calme. Il n’y a pas trop de bagarre ni trop d’euphorie, juste ce qu’il faut c’est à dire de l’animation en tribune, le stade n’étant pas trop plein, mais il peut y avoir des exceptions, des jours où c’est dangereux soit pour l’arbitre, les joueurs ou même les supporters.
Toutefois si un joueur commet erreur pendant le match qui coûte un but ou le match à son équipe, il peut difficilement quitter le stade car les supporters l’attendront à l’extérieur pour lui régler son compte. J’ai déjà entendu parler de joueurs morts apres avoir raté un match, raté un penalty,etc. En effet, on m’a déjà raconté que dans la zone chaude de Medina, un joueur avait couté la qualification à son équipe, et il a été poignardé à cause de ca.
Toutefois si un joueur commet erreur pendant le match qui coûte un but ou le match à son équipe, il peut difficilement quitter le stade car les supporters l’attendront à l’extérieur pour lui régler son compte
Comment se ressent la pression des supporters ?
La pression des supporters se ressent tout au long de la période des nawetaans, du début des entraînements au dernier match de l’équipe. Elle se manifeste sous différentes formes. Tout d’abord lors des entrainements où les supporters viennent souvent voir les séances. Le nombre varie en fonction du quartier. On les entend commenter l’entraînement, donner leurs avis sur les joueurs leurs formes et ceux qui doivent faire partie de l’équipe au prochain match.
Ensuite, lors des matchs amicaux, on peut toujours les sentir au bord du terrain pour encourager les équipes.
Et finalement c’est le jour du match où la ferveur des supporters se manifeste le plus.
En effet, il y a une section supporter qui recoit des fonds pour la préparation des matchs. Ils gèrent les tickets pour les supporters du quartier, les tam-tam, les pots de peinture pour peindre le quartier aux couleurs de l’équipe, etc… Pendant ce temps, les joueurs eux se retrouvent en regroupement quelques heures avant le match pour se concentrer. L’endroit des regroupements est souvent secret pour éviter justement que ces supporters débarquent et déconcentrent les joueurs.
Quand il s’agit des célébrations, c’est encore plus vivant. En phase de poules ça reste assez soft mais quand tu gagnes un match, tout le quartier t’attend pour fêter ça, surtout dans les quartiers populaires. Et si tu gagnes la finale, alors là, les gens louent des baffles, mettent de la musique et font la fête jusqu’au lendemain. Les gens peignent les rues aux couleurs de l’équipe et écrivent des slogans à la gloire du quartier.
Comment on peut situer les nawetaans par rapport aux autres évènements sportifs au Sénégal ?
La lutte est vraiment plus populaire mais comme ça ne se passe pas au même moment de l’année, les gens ont le temps d’assister aux deux. Ce qui m’étonne toujours avec les nawetaans, c’est que toutes les tranches d’âge se retrouvent dans le public. Il y a toutes les générations.
Où tu situerais le niveau technique des nawetaans ?
Hormis trois-quatre équipes, les nawetaans c’est vraiment plus physique qu’autre chose. L’équipe qui est sérieuse derrière, qui court le plus, qui gagne le plus de duel, qui est le plus courageuse sur le terrain, obtient le plus souvent les meilleurs résultats. Souvent certaines équipes essaient de t’intimider en te traitant de tous les noms lors des échauffements.
Sinon à part quelques bonnes individualités, et quelques équipes très bien organisées, le jeu est vraiment dur. Les supporters sont là pour voir des joueurs se donner à fond et ne rien laisser à l’adversaire.
Il y a deux ans j’avais vu joué Dieuppeul, l’équipe qui avaient gagné les Nawetaans cette année là, et les mecs en face ne touchaient pas le ballon. Il y avait un attaquant nigérian qui a signé il y a un an ou deux ans à Angers qui a joué là-bas. Il était vraiment costaud. J’avais aussi joué avec Famara Diedhou (aujourd’hui à Bristol City) à Sacré Coeur en cadet.
C’est quoi le truc le plus fou que tu aies vécu aux nawetaan ?
Il y en a beaucoup. Dans la zone de Grand Dakar par exemple, à Tuba les supporters peuvent te lancer des pierres à la fin du match. Pendant tout le match ils les rassemblent pour te les jeter ensuite. Ou sinon ils t’attendent à la sortie du stade. Quand j’étais cadet, on jouait les matchs à l’école de police. Là-bas c’est la discipline, il y a rien, tout le monde est carré. Si un supporter sort une insulte, il peut se retrouver directement enfermé dans un cachot.
Si un supporter sort une insulte, il peut se retrouver directement enfermé dans un cachot.
Par contre, en tant que joueur un jour, je sors du terrain pour récupéré un ballon sorti une touche. Le ballon roule vers un gamin d’à peine dix ans et au moment de prendre la balle il me crache dessus et m’insulte. Je vais pour lui mettre une gifle et là je vois une quinzaine de grands derrière lui prêts à se battre. Du coup j’ai juste pris le ballon et je suis parti. Pour vous expliquer comment les gens peuvent être provocateurs. Dans un autre cas de figure quand les supporters d’une équipe sont en majorité dans un match, ils peuvent envoyer un gamin de 7-8 ans balancer des insultes au camp adverse. Si le camp adverse riposte, ceux d’en face les attendent pour se bagarrer.
Une autre fois on jouait contre une grande équipe de Grand Dakar. On les avait battu car et ils avaient vraiment été nul ce match là. À la fin du match j’ai vu leurs supporters les battre dans les gradins avec des batons et tout. C’était vraiment sérieux.
Merci Bouba! On attend de nouvelles histoires sur les nawetaans très bientôt !
Un grand merci à Bouba Gueye pour son temps et pour m’avoir emmené sur les terrains de l’AS Dakar Sacré Coeur et fait découvrir l’ambiance d’un fast food dakarois à la nuit tombée.
Un autre grand merci à Iris Miské pour les illustrations créées toute spécialement pour l’interview. Retrouvez toutes ses créations sur son compte Instagram @planetmujer et sur sa page Facebook Les Chroniques de l’Arcoiris.
Et enfin merci à Francine pour les connexions.